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   PARIS, 26 sept (AFP) - Voici le Point de l'actualité du jeudi 26 septembre
à 04H45.

   --- BUDGET 2003 : LE GOUVERNEMENT RAFFARIN A PRéSENTé SON PREMIER BUDGET

   --- BUDGET 2003 : LES MINISTèRES QUI GAGNENT ET CEUX QUI PERDENT

   --- BUDGET 2003 : SATISFACTION à DROITE, VIVES CRITIQUES à GAUCHE

   --- BUDGET 2003 : RéACTIONS DES SYNDICATS ET DU PATRONAT

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   --- BUDGET 2003 : LE GOUVERNEMENT RAFFARIN A PRéSENTé SON PREMIER BUDGET.
Le gouvernement Raffarin a présenté hier son premier budget, s'attirant
critiques à gauche et applaudissements à droite pour ce texte qu'il présente
comme un exercice de sincérité.
   + Le budget utilise toutes les marges de manoeuvre disponibles, tant en
dépenses pour les grandes missions régaliennes de l'Etat (sécurité, Justice,
Défense, aide publique au développement) qu'en allègements fiscaux pour les
ménages et les entreprises, censés redynamiser l'économie.
   + Le gouvernement donne également un premier signe en supprimant des postes
de fonctionnaires, mais de façon suffisamment symbolique (1.700) pour que le
spectre des grèves de 1995 ne resurgisse pas.
   + Ce budget n'essaie pas de diminuer les déficits en 2003, et annonce que
l'équilibre des finances publiques (comptes cumulés de l'Etat, de la Sécurité
sociale et des collectivités locales) est repoussé à 2006 au plus tôt, si la
croissance est bonne d'ici là. Mardi, la Commission européenne avait pour la
première fois autorisé officiellement cette dérive qui paraît inévitable dans
les principaux pays de la zone euro.
   + Le chiffre de 2,5 % retenu paraît optimiste, et même le ministre de
l'Economie Francis Mer, tout en le trouvant "réaliste", a laissé entendre que
la croissance pourrait éventuellement être inférieure. Le Fonds monétaire
international (FMI) a pronostiqué 2,3 % pour la France en 2003, proche de
l'hypothèse du gouvernement.

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   --- BUDGET 2003 : LES MINISTèRES QUI GAGNENT ET CEUX QUI PERDENT.
L'Intérieur, la Justice et la Défense sont les ministères privilégiés par le
projet de budget 2003, au détriment de la Culture, du Travail, de la
Recherche, de l'Education et de l'Agriculture.
   + La Justice affiche la plus forte hausse de crédits (7,4% en valeur) avec
un budget de 5,03 milliards d'euros. La Défense va voir le sien augmenter de
5,4% à 39,96 milliards d'euros.
   + A l'Intérieur, les crédits vont atteindre 9,82 milliards d'euros, hors
collectivités locales, en augmentation de 4,10% sur la somme inscrite dans la
loi de finances 2002. Le budget de la police nationale en particulier s'étoffe
de 5,83% à 5,449 milliards d'euros, à comparer à une hausse moyenne de 3,52%
par an entre 1993 et 2003.
   + L'Education fait en revanche partie des ministères auxquels il est
demandé des "efforts". Le budget reste certes le premier de l'Etat avec 68,96
milliards d'euros, mais il est aussi le plus touché par les réductions
d'effectifs (3.412 dans l'enseignement scolaire moins 836 créations dans
l'enseignement supérieur) et son budget augmente nettement moins que l'an
passé.
   + Parmi les perdants se trouvent la Culture et la Communication qui
subissent la plus forte baisse de crédit (-5,2%) à 2,481 milliards d'euros.
   + Les crédits du ministère du Travail, où 175 postes vont disparaître,
baisseront de 3,5% à 31,6 milliards d'euros.
   + Le ministère de l'Economie voit ses effectifs réduits de 1.361 postes.
Son budget augmente toutefois de 0,8% à 14,6 milliards.

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   --- BUDGET 2003 : SATISFACTION à DROITE, VIVES CRITIQUES à GAUCHE. Les
députés de droite ont fait part de leur satisfaction hier à l'issue de la
présentation du projet de budget pour 2003 tandis que les critiques pleuvaient
à gauche, où le scepticisme prévalait sur la prévision de 2,5% de croissance
par le gouvernement.
   + Jacques Barrot, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale a affirmé
que le projet de budget était "ce qui peut être de mieux dans la conjoncture
actuelle" parce qu'il est "fondamentalement orienté vers l'emploi".
   + A l'UDF, on est plus nuancé. "Le groupe UDF se félicite de la réduction
des prélèvements obligatoires" mais "qui peut dire s'il y aura une croissance
de 2,5% ? Que fera le gouvernement si on tombe à 2%, voire 1,5% ?", s'est
interrogé Charles de Courson (Marne), porte-parole du groupe UDF pour le
budget.
   + A gauche, cette hypothèse de 2,5% de croissance sur laquelle table le
gouvernement a fait l'objet de nombreuses critiques. "C'est un budget en
trompe-l'oeil. De l'aveu même du ministre des Finances, il repose sur une
prévision de croissance irréaliste qui annonce une inéluctable cure
d'austérité", a affirmé Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à
l'Assemblée nationale. Il a également reproché à ce budget d'être
"profondément inégalitaire".

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   --- BUDGET 2003 : RéACTIONS DES SYNDICATS ET DU PATRONAT. Les orientations
du budget 2003 sont dénoncées par les syndicats qui estiment qu'elles
privilégient les revenus les plus aisés et mettent en doute la réalité de la
priorité à l'emploi affichée.
   + Pour la CFDT, "la baisse de l'impôt sur le revenu profite aux revenus les
plus élevés au détriment de la progressivité".
   + A la CGT, on juge que "la priorité à l'emploi n'est pas crédible", selon
le syndicat qui rappelle que "l'enveloppe +travail emploi+ baisse de 6%" par
rapport à 2002.
   + Force Ouvrière a "dénoncé" "l'empreinte libérale" sur le projet de budget
2003 qui témoigne d'une "amnésie subite vis-à-vis de la France d'en bas".
   + Le Medef a estimé que le projet de budget était "décevant pour les
entreprises", tandis que l'Union professionnelle artisanale (UPA) a salué des
"choix volontaristes".